Isabelle CASES

La lumineuse

Festival : évènement annuel au cours duquel sont présentés des films dans des cinémas ou lors de projections publiques, en général dans un lieu donné et pour une durée limitée dans le temps.

Festival Under My Screen : grand moment de féérie où le cinéma britannique et irlandais permet rencontres et amitié…

Il y a des festivals qu’on aime pour leur programmation et d’autres qu’on aime pour les âmes qui les font vivre et les rencontres qu’ils permettent. Isabelle Cases réussit le tour de force d’être l’âme qui fait vivre (le sien !) et la belle rencontre (du notre).

Vice-présidente du Festival des Écrans Britanniques et Irlandais de Nîmes, elle incarne depuis plus de vingt ans l’esprit même du rendez-vous : la fidélité, la curiosité, l’élégance et cette forme d’humour so british qui transforme chaque galère en souvenir de légende. « Le Festival, c’est avant tout une immense histoire d’amitié », confie-t-elle. Une histoire faite de projections, de fous rires, d’imprévus logistiques aussi, mais surtout de ces moments suspendus où le cinéma rapproche les êtres. Pour Isabelle, les Écrans Britanniques, c’est une famille, des galères, des partages avec les bénévoles, les artistes et le public, des découvertes, des amitiés, des rencontres… jusqu’à en faire une aventure humaine et culturelle inestimable.

Et des rencontres inoubliables, Isabelle en a des pages pleines. Celle avec Ken Loach, «déjà un vieux monsieur mais au regard encore adolescent », reste gravée comme un moment d’éternité : une salle bondée de lycéens suspendus à la parole du cinéaste, et elle, dans ce rôle de trait d’union entre les langues, les générations et les colères justes.

Et puis il y a cette scène presque surréaliste digne d’un scénario de Gilliam justemententre le peintre nîmois Claude Viallat et le réalisateur de Brazil. Aucun mot commun, mais une admiration réciproque qui rend la traduction inutile. « C’est cela aussi le cinéma, dit-elle, une rencontre des arts, des cultures et des hommes. » Pour elle, le festival idéal, c’est celui où « le public prend le temps de découvrir et les invités le temps de partager ». Une définition simple et lumineuse. As she is. Son voeu? Que dans les salles obscures, comme dans la vie, il y ait « plus de curiosité, de passion, de respect et de communion ». So Under My Screen…

Son film préféré ? Distant Voices, Still Lives de Terence Davies. Un choix à son image : délicat, pudique, empreint de mélancolie et d’humanité. Chez elle, le cinéma se regarde autant qu’il s’écoute — il devient musique des émotions, écho d’une époque.

Si Isabelle se retrouvait enfermée une journée à Buckingham Palace ? Jogging dans les couloirs avant d’aller saluer la foule depuis le balcon royal. Humour, toujours. Et si elle devait se réincarner ? Elle n’hésite pas une seconde : Emma Peel, l’héroïne charismatique de Chapeau melon et bottes de cuir. Un clin d’oeil délicieux à cette féminité indomptable, entre intelligence affûtée et flegme impeccable.

Quand elle parle de son festival, elle dit : « les Écrans Britanniques et Irlandais de Nimes, c’est avant tout une aventure collective et humaine. Chaque édition est un dialogue entre cultures, un espace de transmission et d’émerveillement. Le cinéma, au fond, c’est cela : une conversation infinie entre ceux qui filment et ceux qui regardent. ».

Dis, Isabelle, tout ceci ne te fait pas penser à un autre festival ?…