Célia PETRONI

Journaliste France3 – Via Stella

En-quête du détail

S’il y a une phrase qui semble la caractériser, c’est « ici et maintenant ». Ça n’est pas sa devise -elle a choisi de « faire les choses sérieusement sans jamais se prendre au sérieux » – et pourtant elle incarne le réel, l’aventure, la rencontre et l’instant… Célia Petroni, journaliste à France 3-Via Stella, s’est spécialisée ces dernières années dans les émissions pleine nature où part belle est faite à l’environnement et aux savoir-faire insulaires. Célia est solaire, curieuse, ouverte, tendre et drôle. Le grand chelem de la personnalité.

Nous l’avons choisi cette année pour figurer dans notre jury professionnel parce que nous aimons son regard -encore- candide et ses reportages qui « aiment » l’Autre et lui laissent libre champ pour prendre place. Et quand on aime l’Autre et les rencontres, on est à l’affût du petit détail qui va lui donner toute sa couleur. Les détails, Célia en raffole. Rien d’étonnant alors qu’elle ait jeté son dévolu sur Hercule Poirot : «et sans hésiter ! L’un des personnages romancés par une Anglaise, Agatha Christie, dont ma grand-mère était une fervente lectrice. Je regardais les adaptations télévisées avec elle, fascinée par ce détective à la fois méthodique, raffiné, un peu maniaque, et surtout doté d’un humour pince-sans-rire irrésistible. C’est sans doute là que j’ai appris à aimer les énigmes, les personnages à double fond et les histoires où tout se joue dans les détails. » Des détails auxquels elle s’attache également pour le choix de ses films et de son cinéma : « Je suis attirée par les films où la tension dramatique se cache dans les détails. Peu importe le genre : ce qui m’importe, c’est l’équilibre entre le mystère, la sincérité et la beauté des personnages. Et puis j’ai un faible pour l’humour britannique, celui qui surgit sans prévenir, avec ce mélange unique d’élégance, de sarcasme et de justesse ».

Sa première rencontre avec le cinéma :  E.T. « J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai eu peur. C’est ma première rencontre avec cet art où j’ai découvert que le cinéma pouvait faire ressentir autant de choses à la fois ». Dis Célia, quel est le personnage de fiction dans lequel tu souhaiterais être réincarnée ? « Je serais Alice au pays des merveilles. En plus d’être l’anagramme de mon prénom, Alice incarne la curiosité, l’imagination et les voyages intérieurs. J’aime ses aventures extraordinaires, sa manière d’interroger le monde, de se perdre pour mieux se retrouver — et ce léger grain de folie poétique, typiquement britannique. » EVIDENTLY !

Avoir choisi Célia pour cette XVI édition vous parait désormais évident. Mais elle, pourquoi avoir choisi UMS ? « J’ai une dette d’honneur envers vous ! En 2018, pour mon émission Le RDV, j’ai eu la chance d’interviewer Sam Millar, grâce au Festival Under My Screen. C’est au festival que je dois cette rencontre rare, et j’en garde un vrai sentiment d’honneur et de reconnaissance. Pour rappel, Sam Millar est un ancien membre de l’IRA et auteur du “braquage du siècle” aux États-Unis, gracié par Bill Clinton, puis il est devenu écrivain. Son histoire est folle ! Ce qui m’a intriguée, c’est son calme presque pudique face à un parcours aussi exceptionnel, et sa manière neutre d’aborder sa propre histoire, alors que sa plume, dans ses polars, est d’une intensité incroyable. Il n’a jamais révélé où se trouve l’argent du casse. Mais le vrai trésor c’est la rencontre avec Sam. Un homme modeste, charismatique, fascinant. Une rencontre que je n’oublierai jamais. »